L’HISTOIRE DU GERCPEA
Comment le GERCPEA a-t-il vu le jour ?
Découvrez toute l’histoire du groupe à travers ces explications
Il y a 100 ans, en 1910, au congrès de Nuremberg, Freud crée l’Association Psychanalytique Internationale (API). Il y présente sa conférence intitulée « Perspectives d’avenir de la thérapeutique analytique ». Pour la première fois, il y parle du contre-transfert et il évoque, pour le futur psychanalyste la nécessité de se former et de « subir une analyse ». La même année, il écrit un essai sur la « psychanalyse sauvage » où il dit son inquiétude devant l’exercice de la psychanalyse par des praticiens sans formation psychanalytique. En créant l’API qui énonce « des règles et des normes qui valident la qualification professionnelle dans l’exercice de la pratique psychanalytique », Freud désire tenir à l’écart les charlatans. Ceci a permis de lester les analystes de l’API d’une identité singulière, différente de celle des autres thérapeutes par rapport à laquelle ceux-ci se déterminent et se positionnent d’autant plus que le champ clinique de la psychopathologie et des « pratiques psychanalytiques » a largement dépassé celui de la cure-type.
Il y a 20 ans, le GERCPEA s’est constitué autour d’un groupe de psychiatres et de psychologues de formation psychanalytique, originaires de Belgique, de France et du Luxembourg. Nous avions eu l’idée de proposer d’organiser des séminaires, des conférences et des journées d’études où sont discutées et commentées certaines questions posées par la clinique et ceci en référence à la théorie psychanalytique.
Le nom du GERCPEA avait été le fruit d’échanges fructueux entre nous au moment de sa création.
G comme « Groupe » car nous sentions, tous, l’importance de fonder un groupe qui aurait une identité propre, au-delà des appartenances à nos sociétés de psychanalyse mais aussi dans le désir de ne pas rester isolés au sein de cette grande région et d’être nourris par les pensées d’autres collègues, d’autres pays et d’autres origines.
E comme « Etude » dans l’idée d’une certaine rigueur intellectuelle, de l’importance donnée à la connaissance tout en la relativisant avec le R de « Recherche » pour exprimer que nous sommes dans un processus constant de mouvements et de réajustements psychiques dans notre pratique d’analystes, que nous ne tenons jamais pour définitivement connu ce que nous avons appris.
C comme « Clinique », nous trouvions très important de nous fédérer sous cette bannière, notre désir commun de nous attacher à la clinique, à la relation entre deux sujets, à ce qui se joue et se met en scène dans l’espace thérapeutique récepteur et transformateur qui se développe au cours du travail analytique entre le patient, la famille, le groupe et le psychothérapeute.
P comme « Psychanalyse » un deuxième terme qui nous a fédérés, l’importance que nous donnons aux dimensions de l’inconscient, à ce qui peut émerger au cours d’un processus thérapeutique tant chez le patient que chez l’analyste et comment dans le travail qui se déploie, nous essayons de l’accueillir et de le transformer.
E et A pour « Enfant et Adulte », parce que nous pensons que la clinique de l’enfant nourrit celle de l’adulte et que la clinique de l’adulte a tout à gagner de donner une place à l’enfant dans l’adulte.
Le 23-11-1990, nous tenions notre première journée d’études au Château de Munsbach.
Les membres fondateurs de ce petit groupe étaient Marie-France Dispaux, Serge Frisch, Christine Frisch-Desmarez, Jean-Marie Gauthier, François Krauss, Nicole Minazio et Jean-Pierre Vidit.
Certains ont quitté le groupe mais d’autres sont toujours là, rejoints par de nouveaux collègues, Carine De Buck, Claire Devriendt-Goldman, Marie-Paule Durieux, Rose-Anne Ducarme, Anne Englert, Denis Hirsch, Joëlle Hullebroeck, Arlette Lecoq, Rita Listik, Theresa Spadotto. Ils s’investissent énormément dans notre groupe.
Cette journée inauguratrice avait pour thème : « Les premières rencontres du psychanalyste avec son patient ». Marie-France Dispaux y avait fait une conférence intitulée : » Les préludes d’une rencontre : Quelques prémices théoriques » Christine Frisch-Desmarez avait présenté une situation clinique intitulée » Les premiers temps de l’aventure avec Pierre, Paul et Jeanne… » Elle avait pastiché le titre du film de Claude Sautet, « Vincent, François, Paul et les autres,… » pensant, non seulement aux premières rencontres que nous faisons avec nos patients et nos patientes, mais aussi à cette rencontre que nous étions en train de vivre avec nos collègues en fondant notre nouveau groupe. Le film de Claude Sautet, joué par tous ces acteurs mythiques, était, comme tous ses films, branché sur les mouvements psychiques de ses personnages pris dans les aléas et les remous de la vie et qui essaient, malgré tout, d’avancer. Les membres fondateurs du GERCPEA espéraient planter les petites graines qui allaient grandir et se développer tout en se questionnant sur la part d’inconnu que ce cheminement allait nous réserver.
Depuis le GERCPEA a fait du chemin, nous avons organisé de nombreuses journées d’études et initié une formation à «La relation psychothérapeutique et aux interventions cliniques d’approche psychanalytique ». Là aussi, nous nous sommes retrouvés dans notre désir de transmettre la pensée psychanalytique, non pas comme un dogme théorique à ingurgiter à tout prix mais comme une ouverture à l’émergence et l’aléatoire de ce qui peut advenir tout en restant le plus rigoureux possible sur « l’apprentissage » de l’approche psychanalytique.
Le GERCPEA a, depuis 1992, organisé 5 cycles de formation. Un 6ème cycle a démarré en janvier 2019. Chaque cycle s’étend sur 4 années et accepte jusqu’à 18 professionnels, médecins et psychologues, en formation. Jusqu’à ce jour, environ 90 professionnels ont terminé la formation que nous proposons. Le GERCPEA va avoir 30 ans l’année prochaine.
Nous souhaitons également souligner que le GERCPEA est société constituante de la European Federation for Psychoanalytic Psychotherapy (EFPP) qui a été fondée à Londres en 1990. Tous les formateurs du GERCPEA sont psychiatres, psychologues, psychothérapeutes d’orientation psychanalytique et psychanalystes. Ce sont des professionnels reconnus dans leur pratique de la psychothérapie et pour leur bonne connaissance du terrain et de la psychopathologie. Ils sont en parallèle engagés dans des activités d’enseignement et de recherche dans plusieurs organismes de formation européens y compris universitaires.
Quant à la formation, le cursus des études compte au moins soixante-dix crédits ECTS et comprend:
• une formation théorique de base en psychothérapie;
• une formation spécialisée centrée sur des interventions et des stratégies;
• une formation théorique en auto-apprentissage étayée par la participation aux activités de recherche et de documentation;
• une formation et un accompagnement à l’analyse réflexive de sa propre pratique;
• la participation active à des ateliers, des séminaires, des travaux dirigés en petits groupes et à des conférences ainsi qu’un travail de formation en autonomie personnelle.
Plusieurs de nos membres formateurs ont développé de longue date des collaborations et échanges scientifiques fructueux avec nombre d’enseignants de facultés universitaires telles que l’ULB (Université Libre de Bruxelles), la faculté de ULG (Université de Liège) et la faculté de psychologie de Lyon 2.
Depuis récemment et avec le désir que cette transmission se perpétue, le Gercpea a coopté une nouvelle génération de collègues. Les petites graines plantées ont poussé et certains des psychologues et psychiatres formés par le Gercpea et dans d’autres institutions de psychanalyse ont rejoint le groupe en tant que membres.
Dans l’onglet Historique, nous reprenons l’historique des journées d’études que nous avons organisées depuis la fondation de notre institution. Nous avons développé différentes thématiques telles que « Le traumatisme et la destructivité », « L’adolescence », « Réparer, soigner, guérir », « Les cliniques des limites », et encore bien d’autres au cours des dernières années.
Nous restons attentifs à transmettre notre expérience théorique et clinique au plus près de l’épreuve de notre pratique et tant nos journées d’études que notre formation sont traversées par le désir de partager et de transmettre avec nos collègues cliniciens.