LES FONDEMENTS DU GERCPEA
Quels sont nos FONDEMENTS ?
Au sein du GERCPEA, le désir des formateurs est de développer la pensée psychanalytique dans la région et d’essayer de la maintenir la plus vivante possible.
LES FONDATEURS
Mme Marie-France Dispaux
M. le Dr Serge Frisch
Mme le Dr Christine Frisch-Desmarez
M. Jean-Marie Gauthier
M. François Krauss
Mme Nicole Minazio
M. Jean-Pierre Vidit
Ils ont été les premiers bâtisseurs du GERCPEA. Nous les remercions pour leurs engagements et actions au sein du groupe.
Malgré toutes les attaques auxquelles la psychanalyse est soumise (trop longue, inutile, inefficace et rangée au placard des vieilleries dépassées, remplacée par des approches plus rééducatives ou comportementales) nous sommes persuadés que la pensée psychanalytique a un grand rôle à jouer dans notre société d’aujourd’hui où l’action prime sur la pensée et la soi-disante efficacité sur la réflexion.
Notre société consumériste tend à aplatir quelque chose du temps et de la nécessité de pouvoir attendre, désirer, de ne pas pouvoir tout maîtriser et d’être soumis à l’aléatoire de la vie et de ses circonstances.
La pensée psychanalytique permet, nous semble- t-il, de retrouver une certaine temporalité qui a tendance à s’écraser.
Nous sommes aussi frappés, dans nos consultations avec les enfants d’aujourd’hui, de plus en plus aspirés par le virtuel, comment ceux-ci peuvent retrouver le plaisir de jouer et le contact avec leur imaginaire, en déployant en notre présence, des scénarios foisonnants avec quelques poupées et quelques figurines d’animaux. Et si la théorie analytique reste la théorie qui approche au mieux la compréhension de la globalité du fonctionnement psychique, normal et pathologique, la manière de l’appliquer doit se réfléchir en fonction des patients, des cadres institutionnels dans lesquels nous travaillons et évidemment aussi en fonction des mandats de nos institutions d’appartenance.
Mais, revenons à Freud, il donne une triple définition de la psychanalyse qui est :
• un procédé pour investiguer les processus psychiques autrement inaccessibles
• une méthode de traitement des troubles psychiques
• une discipline scientifique.
Ce qui est important dans cette définition, c’est la distinction que Freud fait entre traitement analytique et théorie analytique.
Nous pensons qu’il n’est pas seulement important de réfléchir à la cure type mais surtout à comment utiliser les références analytiques en dehors du dispositif de la cure type, dans tout travail psycho-thérapeutique surtout dans le domaine des soins psychiques et somatiques c’est-à-dire partout où il y a rencontre, ou son corollaire non-rencontre, entre un soignant et une personne en souffrance, que cette dernière reconnaisse ou non cette souffrance.
Comme le souligne Raymond Cahn (2002), les pathologies que nous rencontrons actuellement dans nos consultations sont surtout des pathologies du narcissisme et des problématiques d’emprise, de refus du manque et de la perte.
Dans notre société, le manque devient insupportable et doit être comblé immédiatement. Les problématiques plus oedipiennes se voient détrônées au profit de la peur de ne pas être à la hauteur, de l’angoisse narcissique. L’angoisse n’est plus métabolisée par un travail psychique mais elle est endiguée par le soutien concret de l’objet ou de la réalité extérieure, la valorisation du corps propre ou des conduites, par le culte des performances, de la maîtrise technique, de la réussite tangible en quel que domaine que ce soit (Cahn 2002).
L’idée que la psychanalyse n’aurait plus de raisons d’exister face aux enjeux de la psychopathologie actuelle vient donc de la confusion entre la notion de cure-type psychanalytique et la notion « d’outil psychanalytique ».
La cure psychanalytique a encore et toujours ses raisons d’être et à fortiori dans une société qui a tendance à niveler la pensée. Mais la cure psychanalytique relève d’une indication précise dans un contexte précis.
Tandis que l’outil psychanalytique peut être utilisé dans toutes les situations cliniques, de la consultation à l’entretien en service médico-scolaire en passant par la psychiatrie de liaison, la psychosomatique, l’expertise judiciaire etc. Cet outil s’adresse aussi bien à l’individu, au couple, à la famille, au groupe, aux institutions… (Frisch-Desmarez C, Frisch S 2005). Partout « là où surgit l’inconscient », partout où un sujet peut manifester ses angoisses,… à quelqu’un susceptible de les entendre.
Il est aussi essentiel de souligner notre préoccupation de l’éthique dans le soin et combien le respect de l’individu dans sa singularité est fondamental pour nous, psychothérapeutes et psychanalystes.